2023 semble débuter dans des conditions plus favorables que 2022. La baisse des prix sur les marchés de gros du gaz est une bonne nouvelle pour les clients, les autorités publiques et également pour les fournisseurs d’énergie.
Ces 2 dernières années, les fournisseurs ont fait face à une ‘tempête parfaite’. Confrontés, en amont de leurs clients, à une hausse inédite des prix sur les marchés de gros, leur trésorerie et leurs services clients ont été soumis à des pressions intenses, le tout sur fond de changement de plateforme d’échange de données de marché (Atrias MIG 6) et de très nombreuses décisions d’atténuation de crise décidées par les pouvoirs publics, mais très largement mises en œuvre sur le plan opérationnel par les fournisseurs eux-mêmes.
Un élément important dans la gestion de(s) crise(s) par les pouvoirs publics fut la fragmentation des compétences touchant de près ou de loin aux questions énergétiques. Outre les compétences fédérales et régionales, l’énergie touche également les domaines de la fiscalité, de la protection des consommateurs, de l’aménagement du territoire etc.
Nous constatons dans le cadre de cette crise, une accumulation inédite de mesures isolées et non coordonnées impactant de plein fouet tant les fournisseurs que les producteurs. La teneur générale de ces mesures est de réguler au maximum le secteur libéralisé de la production et de la fourniture d’énergie, d’en limiter strictement les revenus, de réduire ses possibilités commerciales, d’ajouter des couches supplémentaires de contrôle et de réglementation etc.
Ce constat est contrebalancé par la volonté affichée des gouvernements d'accélérer la transition énergétique. Cela demande d’investir davantage et plus vite dans les nouvelles technologies de production, de déployer des services innovants...
Pour concrétiser cet élan politique, il est indispensable de mobiliser suffisamment de capacités d’investissement. C’est tout aussi critique pour garantir la sécurité d’approvisionnement à moyen et long terme du pays. La Belgique doit disposer de .
La question de fond qui se pose avec acuité pour les acteurs privés actifs sur le marché belge de l’électricité et du gaz est de déterminer s’il est encore possible d’opérer efficacement et de manière rentable dans un environnement régulatoire aussi fragmenté, complexe et peu coordonné, et dans le contexte économique fortement altéré qui l’accompagne.
Casser le marché n’aide en rien à relever les nombreux défis énergétiques qui nous attendent.