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27 septembre 2016

Elia doit pouvoir garantir à tout moment la sécurité, l’efficacité et l’intégrité du réseau de transport. Dans cette optique, Elia dispose de différents instruments pour gérer les congestions. L’un d’entre eux est le mécanisme des ‘zones rouges’. Elia a subdivisé la Belgique en sept zones géographiques. Lorsqu’une congestion apparaît ou risque d’apparaître, Elia peut ‘rougir’ la zone concernée. Dans ce cas, Elia peut imposer des limitations aux possibilités pour les producteurs de corriger leur planning de production.

Les ‘zones rouges’ peuvent avoir différentes origines : un problème avec le réseau local dans la zone, une liaison structurelle faible entre les zones, un problème avec un raccordement au réseau 380 kV, etc. La FEBEG constate que la fréquence des zones rouges augmente. La zone ‘Langerbrugge’ est la plus fortement touchée, plus précisément en raison de la croissance des parcs éoliens en mer : la pose de la ligne Stévin améliorera la situation, mais ne pourra cependant pas résoudre totalement les congestions. Le phénomène de zones rouges s’étend désormais également à d’autres zones, par exemple la zone ‘Hainaut’ qui ne connaissait précédemment aucune congestion.

Les limitations dans les ‘zones rouges’ créent une perte d’opportunité dans le chef des producteurs : en effet, ils ne peuvent pas adapter leur planning de production, par exemple pour compenser la perte d’une centrale ou profiter d’opportunités sur le marché. Ces restrictions sont dès lors en contradiction flagrante avec le fonctionnement du marché : les centrales ne pourront pas profiter des pointes de prix, et la baisse de flexibilité a un impact sur le marché de balancing et entrave le développement du marché intraday. Les zones rouges n’engendrent aucun coût pour Elia : en imposant des restrictions, Elia fait en réalité supporter les conséquences des faiblesses de son réseau par les producteurs.

La part croissante des sources d’énergie renouvelable (en particulier, l’augmentation de la capacité d’énergie éolienne offshore) engendre davantage de restrictions dues aux zones rouges – ce qui limite la rentabilité des centrales flexibles qui se trouvent dans les zones les plus touchées, alors que le système a besoin de plus de flexibilité pour compenser le caractère intermittent de ces sources d’énergie. La FEBEG a par conséquent rédigé une note visant à ouvrir un débat sur une révision approfondie du mécanisme des zones rouges.

Le mécanisme des zones rouges a été développé dans la perspective de la coordination de la production. La gestion de la demande jouant actuellement aussi un rôle croissant sur le marché, la FEBEG plaide pour que les restrictions des zones rouges soient appliquées de manière transparente et non discriminatoire à tous les utilisateurs du réseau. L’impact effectif sur le réseau – un MW injecté ou prélevé – doit être le critère et non l’unité sous-jacente.

La FEBEG est également convaincue qu’une série d’améliorations peuvent être apportées au mécanisme à court terme : la subdivision des zones peut être corrigé, la durée des restrictions peut être raccourcie, les utilisateurs du réseau peuvent être informés de manière plus dynamique, etc.

Pour conclure, la FEBEG réclame également une rémunération des utilisateurs du réseau pour les restrictions qui leur sont imposées, comme c’est déjà le cas en France et en Allemagne. Selon la FEBEG, il est réaliste de l’implémenter en Belgique à court terme. Elia pourrait également gérer les congestions sur son réseau en renonçant à imposer ces restrictions et en utilisant l’instrument existant ‘d’offres de congestion’. Lorsqu’Elia appelle une offre de congestion, elle demande – contre rémunération - à un utilisateur du réseau de changer de position, par exemple réduire sa production jusqu’à 200 MW. Elia pourrait utiliser les offres de congestion de manière proactive – pour anticiper une congestion attendue – ou réactive – pour résoudre une congestion.