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9 décembre 2022

La dernière enchère CRM ‘T-4 2026-2027’ s’est révélée sans objet puisqu’aucune capacité n’a été contractée. En effet, la courbe de demande était totalement couverte par la prolongation de deux réacteurs nucléaires, par le volume contracté lors de l'enchère précédente et par la capacité existante qui ne souhaite pas participer à l'enchère".

Est-ce vraiment une bonne nouvelle?

La FEBEG ne le pense pas. Elle constate que le CRM risque de manquer son objectif principal. Celui d’attirer la capacité flexible pilotable pour assurer la sécurité d’approvisionnement à long terme du pays. Quelles sont les raisons de ces craintes :

  1. Le scénario retenu par le gouvernement prévoit désormais la prolongation de deux unités nucléaires à partir de l’hiver 2026-2027. Cependant, rien n’est encore acquis à ce sujet. 
     
  2. La part réservée à l’enchère T-1 reste très substantielle. La FEBEG estime qu’il ne sera pas facile de trouver de tels volumes. Le design perfectible du CRM et les incertitudes qu’il véhicule n’encourage pas suffisament les acteurs de marché à offrir de la capacité en T-4, à l’inverse des autres marchés de rémunération de capacité (CRM) européens. Il devient indispensable pour les autorités d’adapter certains paramètres du CRM pour mettre en place un cadre réglementaire stable et créer un environnement d’investissement attrayant.
     
  3. Le potentiel d’importation s’appuie sur des scénarios optimistes. La situation actuelle de pénurie de production sur le territoire français devrait fortement nous alerter à cet égard. Il ne peut être question de compter sur des volumes trop importants d’imports structurels ! 
     
  4. La FEBEG constate qu’aucune capacité existante n’a participé à la dernière enchère en raison des règles en vigueur et des incertitudes. Ces obstacles doivent être levés, car si ces capacités existantes ne peuvent participer au CRM, elles risquent de quitter prématurément le marché. Dans un article distinct ci-dessous, nous analysons en détail ce risque pour la sécurité d’approvisionnement à moyen terme.

Marc Van den Bosch, general manager FEBEG : "Notre secteur met tout en œuvre pour jouer son rôle d’investisseur et d’opérateur industriel dans la sécurité d’approvisionnement électrique à long terme de notre pays. En matière de CRM, il ne peut cependant agir que dans le cadre des scénarios définis par les autorités publiques.
Nous anticipons une électrification toujours croissante des usages énergétiques et craignons de manquer à terme de capacité pilotables dans le système. La prospérité de notre pays dépend d’un approvisionnement sûr suffisant et abordable en électricité."